Une nouvelle “folklo-policière”

 

LE COMMISSAIRE CONNAIT LA MUSIQUE !!

Crime ou suicide ? « Vendredi matin on a retrouvé hautbois le cor d’une femme vêtu jusqu’aux anches d’un petit alto.

D’après le médecin légiste il n’y aurait pas eu viole . Le commissaire LOURDOT mène l’enquête .

La victime fut identifiée : Monique Line, la femme d’Armando Line, ancien casseur et ex-taulard. Celui-ci n’était pas un enfant de cello, mais son clavier judiciaire avait des rallonges.

Line fut logé à son domicile et placé en garde à vue : des traces de luth dans sa cuisine trahissaient un pugilat copieux.

Une vielle voisine de Line témoigna : – « un monsieur si bien,…. épi…nette sur lui… ! »

L’enquête mena Lourdot au café Ragout, ou Line avait ses habitudes. Lourdot poussa la porte de l’estaminet, un gros boule d’orgue aboyait derrière le comptoir. La mère Ragout rendait la monnaie sur cymbale à un client qui la remercia d’un sonore « Merci ! Madame est trombone ! »

– « Avez-vous vu Line ce soir là ? » demanda le policier à la patronne.

– « Le soir, je me repose et je demande har-mo-nium ou à mon piston de garder la boutique. »

La cafetier confirma qu’il avait vu Line rentrer à son domicile vers 22 heures le soir du crime. Le bistrot offrit un verre.

– « D ‘accord-é-on s’en va » acquiesça le commissaire ; »

Au commissariat, l’interrogatoire de Line s’éternisait, genre Dallas.

– «  Que faisais-tu le soir du crime ? »

– « Je regardais la télé : Porte-malheur, de Patrick Savachier ! »

– « Erreur, c’était Mercredi soir, mais basson sur ce détail ; C’est clar-i-nette, tu n’as pas d’alibi ! Tu-ba raconté des histoires ! Pourquoi t’as buté l’har-Monique ? Et puis, ukulé-lé l’arme du crime ? »

Armando gueula :

– « hélicon ce mec ! Celui qui me mettra au placard n’est pas en cornet.. »

– « Ar-Chet pas ce qui me retient de lui mettre une mandole, ce mec me rebec ! ! » soupira l’inspecteur Waffen ; « Le bistrot est formel, il t’a vu à 22 heures, pourquoi es-tu rentré cithare ? »

Longtemps Armando resta muet comme une harpe sceptique !

Plus tard dans la nuit, Line a craqué et est passé aux aveux :

« Ma femme me trompette, je l’ai un peu bousculée, elle a flageolet et s’est cognée la boite à rythme sur le radiateur ; Savoir que je porte des corne-m’use le moral ! !..

 

 

Texte  tiré de « Collophone » n°5 – Février 1987, petite revue mensuelle éditée en Rhône-Alpes qui a fusionné avec deux autres journaux du même type pour fonder  l'actuel Trad’Magazine

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